Loups-Garous : jeux, famille et liens profonds

Ce week-end, j’ai fait une partie de Loups-Garous avec Chéri et les enfants (mon fils, sa copine, et ma fille). Il faut savoir que je déteste les jeux, et je fais généralement tout pour y échapper. Mais là j’ai cédé, faible que je suis. J’ai fait l’effort parce que ma fille adore les jeux et qu’elle part bientôt, loin, beaucoup trop loin. 

Freud veut qu’on remonte à l’enfance? Allons-y!

Moi et les jeux, c’est une grande histoire de désamour. Je vous explique : quand j’étais petite, mes 2 frères et moi passions nos journées libres à jouer à des jeux de société. Déjà, parce qu’on n’avait pas grand chose d’autre à faire. Et puis on nous en offrait beaucoup, parce que 3 enfants très rapprochés, il faut les occuper assez longtemps pour avoir un peu de paix. Pour vous mettre dans le contexte, mon grand frère a 16 mois de plus que moi, mon petit frère a 18 mois de moins… je vous laisse calculer… oui, ça fait bien 3 enfants en 3 ans. 

Monopoly, pas poli du tout

Mes frères et moi avons donc passé beaucoup de temps à jouer, et ça a stimulé notre esprit de compétition. Mon grand frère voulait toujours gagner, usant de tactiques bien étudiées. Le plus petit, lui, était très chanceux et plutôt moqueur, ce qui avait le don d’énerver le grand. Quant à moi, je ne supportais pas les revirements de situation. Si je menais le jeu au début de la partie, perdre ensuite devenait insupportable. Et si je perdais dès le début, je détestais me sentir malchanceuse. Bref, dans tous les cas, le plateau de Monopoly finissait lancé à travers la pièce, ou brisé sur la tête d’un de mes frères. 

Voilà donc l’image de moi que je veux éviter de dévoiler à mes enfants. 

Loups-Garous, ouvrez les yeux!

Revenons-en à nos moutons, ou plutôt à nos Loups-Garous, puisque c’est le jeu auquel nous avons joué dimanche (version “pour une nuit”). Vous connaissez? En gros, il y a des cartes qui donnent à chacun un rôle. Et chaque personne est seule à connaître son rôle. La nuit tombe, on ferme tous les yeux. Et un à un, les personnages sont appelés à se réveiller (on utilise une application sur le portable et un haut-parleur), et à mener l’action que lui autorise son rôle, alors que les autres ont les yeux fermés. Bref, à la fin de la “nuit” simulée, chacun ouvre les yeux, sans savoir qui a quel rôle, ni qui a fait quoi. S’ensuivent alors des discussions, des mensonges et des alliances pour démasquer le ou les Loups-Garous. Le Loup-Garou gagne s’il n’est pas désigné comme tel par l’ensemble des votes, en fin de partie. Et si vous n’avez pas compris, c’est pas grave, moi non plus !

Loups-Garous, fermez les yeux. 

Nous voilà donc lancés dans une partie. On m’a patiemment expliqué les rôles pour la 5ème fois, ça devrait aller. Ma carte, c’est la voyante (chut, ne le dites pas, c’est un secret). Une chance que je ne sois pas Loup-Garou, parce que je ne sais pas mentir. Mes enfants, sans soucis! Lors de la partie précédente, ils ont manié la langue de bois à merveille. C’était perturbant, de les voir tous mentir et manipuler en restant de marbre. J’étais sidérée, je ne savais plus qui croire, et eux s’amusaient tellement de ça. Moi, j’avoue le crime avant même de l’avoir commis. Je me rends direct. L’autel du sacrifice a été bâti pour moi, c’est évident. Je suis incapable de regarder mon mari ou mes enfants en face, ouvrir la bouche et distribuer du bullshit en les regardant droit dans les yeux. Eux, visiblement si.

Voyante, ouvrez les yeux!

C’est mon tour. Je suis censée regarder discrètement soit la carte d’un des joueurs, soit 2 cartes au milieu. Mais ce que je voudrais, moi, c’est regarder à travers leur âme et leurs destins. Voir dans la carte de mon fils qu’il sera heureux, pour son entrée dans le monde du travail et la vie d’adulte autonome, avec sa Valentine. Et voir que ma fille va s’épanouir en Suède et que tout se passera bien durant ses 6 longs mois, où elle va tellement me manquer que ça me donne envie de pleurer quand j’y pense. Voir que mon chéri va regarder l’avenir avec sérénité et enfin profiter de son temps libre. Voir enfin que ce lien qui nous unis sera toujours solide, puissant et indéfectible. Alors, qu’importe les mensonges, les roublardises s’ils sont Loups-Garous dans le jeu. Car dans la réalité, ce sont des Soleils, ils rayonnent et m’apportent joie, chaleur et réconfort. 

Voyante, fermez les yeux.

C’est malin, je n’ai pas retenu les cartes que j’ai retournées, je n’étais pas concentrée sur le jeu. C’est pas grave. Au pire, je dirai que j’ai vu un Loup-Garou et un Voleur dans la pioche. Et s’ils me traitent de menteuse et me prennent pour un Loup-Garou, je leur ferai manger leur carte et je balancerai le jeu à travers la pièce! Ah non, c’est vrai, on a dit “pas de violence”. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est celle de mes frères. C’est Freud qui l’a dit.

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