Un slasheur sachant slasher

Slasher : un phénomène qui prend de l’ampleur.

Vous cumulez plusieurs activités professionnelles, ou vous brûlez d’envie de le faire? Alors vous êtes un slasheur / une slasheuse. Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.e ! Ce phénomène, attribué à la Génération Y, s’intensifie depuis la crise Covid. On en parle?

Qu’est-ce qu’un slasheur, au juste ?

Le terme « slasheur » fait référence au signe slash “/” que le travailleur utilise pour énumérer ses activités, lorsqu’elles sont multiples. Cette formule désigne donc une personne qui exerce plusieurs métiers, simultanés ou successifs, que ce soit en tant que salarié ou pour son propre compte. 

Un petit exemple? Laurence est comptable de métier, salariée dans une entreprise de transports. Elle y travaille à mi-temps. Elle a créé son auto-entreprise et donne des cours de comptabilité en ligne. Passionnée de couture, elle fabrique et vend des textiles zéro déchets. Laurence a donc 3 métiers qu’elle cumule. Sur son profil Linkedin, on peut lire “Comptable / Formatrice / Couturière”. On peut la qualifier de slasheuse.

C’est quoi le profil type du slasheur?

Environ 15% des travailleurs ont plusieurs activités simultanées, et ce n’est pas forcément par contrainte économique. Bien souvent, il s’agit d’un choix délibéré, un besoin de se diversifier. Et si je vous disais que le slasheur est plutôt une slasheuse? Etonnant? Pourtant, plus de 80% des pluriactifs sont des femmes.  Peut-être parce qu’elles s’autorisent plus facilement à développer leur créativité et vivre de leurs hobbys? Toujours est-il qu’elles ouvrent la voie de la “slashesse” !

Qu’est-ce qui motive les travailleurs à devenir des slasheurs?

Le temps où l’on faisait carrière dans un unique secteur professionnel est révolu. Si les nouvelles générations d’étudiants suivent un parcours de formation déterminé lors de leurs études, ils ne se sentent pas pour autant obligés d’exercer un métier unique. L’accès généralisé à des formations, par exemple avec le dispositif CPF (Compte Personnel de Formation), permet d’enclencher facilement un processus de reconversion. Il est permis de rêver d’un autre avenir, ou d’avoir plusieurs cordes à son arc.

Parmi les raisons qui poussent à slasher, on peut citer : 

  • l’envie de briser la monotonie professionnelle ;
  • donner vie à ses élans de créativité ;
  • se stimuler en s’engageant dans de nouveaux projets ;
  • avoir un sentiment de liberté ;
  • tester des activités professionnelles en poursuivant la recherche du métier idéal.

Pourquoi ce phénomène prend-il de l’ampleur?

Le slashing doit ses heures de gloire à 3 événements de ces dernières années : 

  • le développement des nouvelles technologies, qui ouvrent le champ des possibles vers des activités multiples et flexibles (merci Internet!);
  • le statut d’auto-entrepreneur, qui permet aux travailleurs de lancer leurs projets tout en limitant les risques pris (si ça ne marche pas, au moins ça ne coûte pas trop); 
  • la crise sanitaire du Covid qui, en ralentissant nos vies, a rebattu les cartes et impacté beaucoup de secteurs professionnels délaissés, provoquant nombre de démissions et reconversions.

Avec de nouvelles envies, de nouveaux moyens de communication et un statut fiscal plus avantageux, le slasheur dans l’âme passe à l’acte. Il se lance dans son nouveau projet professionnel tout en préservant son emploi salarié, répondant ainsi à son besoin : tirer des revenus de son métier et de sa passion. 

Quels sont les risques à éviter quand on a le slash qui démange?

Voici 7 conseils de tata Odile :

  • Anticipez la rentabilité de vos métiers : cumuler les activités, ce n’est pas une bonne idée si aucune d’entre elles ne fait bouillir la marmite. Veillez à ne pas travailler plus pour ramer plus.
  • Trop de slash tue le slash : ne vous dispersez pas, surtout si vous êtes du genre à butiner ici et là et que tout vous intéresse. Souvent, on décèle chez les slasheurs une propension à la polyvalence, tout est source d’intérêt et c’est bien là le piège. Concentrez-vous sur les 3 ou 4 activités qui vous feront le plus vibrer.
  • Cumuler les métiers est chronophage, c’est un défi quotidien. Savoir s’organiser et prioriser est essentiel pour préserver sa vie de famille et que le slash ne mène pas au clash. 
  • Vous pouvez valoriser vos différents métiers dans votre CV, cela prouve votre curiosité et votre polyvalence. A contrario, ne mettez pas en avant trop d’activités ; cela pourrait donner de vous l’image de quelqu’un qui n’a pas trouvé sa place auprès d’un employeur.
  • Prenez le temps de réfléchir au statut de votre  activité. Choisissez la meilleure option fiscale, elle ne sera pas la même d’une profession à l’autre. Et si vous avez par ailleurs une activité salariée, pensez à vérifier que votre contrat avec votre employeur ne comporte pas de clause de non cumul.
  • Ne vous fixez pas des objectifs inatteignables. En tant qu’entrepreneur, vous serez souvent seul, sans personne pour vous driver. Fixez-vous des limites raisonnables, sans quoi vous allez tomber dans l’angoisse, et ce sera contre-productif.
  • Il ne suffit pas d’avoir envie de slasher pour pouvoir réaliser cet exploit : cumuler les métiers demande à avoir un caractère entrepreneurial, beaucoup de rigueur et de discipline. Si ce n’est pas pour vous, c’est mieux de vous en rendre compte avant de quitter votre métier. 

Quel avenir pour les slashers?

Et si le travailleur de demain était justement cette personne, capable de réconcilier l’emploi et son aspiration, en étant pluridisciplinaire? Quelqu’un qui n’aurait pas peur des lendemains professionnels et rendrait le CDI obsolète?  

Ne peut-on pas tous s’autoriser à appréhender des métiers d’horizons différents? 

Allez c’est parti : à vos marques, prêts, slashez !

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