Alors qu’on se focalise sur la pollution terrestre, l’écosystème marin se dégrade à une vitesse affolante. Normal, la terre est la partie visible alors que les fonds marins, eux, sont plus difficiles à observer par l’œil de l’humain bipède que nous sommes.
Pourtant, les océans recouvrent 70% de la planète, autant dire l’essentiel. Et c’est dans cet écosystème que survivent 80% des espèces de notre Terre. C’est également cet écosystème qui nous permet de nous nourrir (poissons, algues, crustacés), qui nous permet de respirer (en produisant 50% de l’oxygène que nous respirons, grâce à la photosynthèse du phytoplancton) et qui régule le climat (absorption de la chaleur et du CO2).
Mais comment en arrive-t-on à polluer nos océans, sans vraiment trop s’en rendre compte? Schématisons (je précise, l’idée n’est pas de culpabiliser, juste d’informer):
Toi, gentil terrien, tu vis ta vie sur la terre.
Tu te nourris, grâce à l’agriculture et l’élevage. Depuis quelques dizaines d’années, la majorité des terres agricoles sont exploitées à grand coups de produits phytosanitaires (engrais, pesticides, fongicides…) et toutes ces molécules partent dans les nappes phréatiques, puis direction les océans. Tu manges aussi du poisson, parce que c’est plein de bons omégas 3. Mais la pêche, de nos jours, est pratiquée avec des méthodes dites “non durables” dans 80% des cas. « Non durable », un doux euphémisme pour englober la surpêche, la destruction des fonds marins, la pollution et les dégâts collatéraux sur les autres espèces marines.
Tu consommes, aussi. Et le plastique fait partie du packaging de chacun de tes achats, ou presque. Tel un bon terrien, tu tries, bravo. Malheureusement, 91% des plastiques ne sont pas recyclés, et zou, dans l’océan. Souvent d’ailleurs, on les retrouve dans l’océan des pays pauvres, payés une misère pour recycler les déchets des pays industrialisés : la pollution est délocalisée. Et quelques années plus tard, c’est une soupe de micro-plastiques que l’océan ne digère plus, dont il nous nourrit en retour : le poisson ingère le plastique, l’humain mange le poisson. Allez, finis ta soupe, ça fait grandir !
Tu brûles du CO2, c’est bien normal, et surtout t’as pas trop le choix. Le plus visible sera celui lié aux transports, mais il y a aussi tout le CO2 engendré par la production de ce que l’on consomme, moins visible. Ce CO2 réchauffe notre air. Et comme ta mer, elle est sympa, elle absorbe la majorité de ce surplus de chaleur créé par l’effet de serre et la pollution. Mais en contrepartie, l’océan se réchauffe. Il s’acidifie, diminue en taux d’oxygène et augmente en volume. Avec pour conséquences la montée du niveau de l’eau, la fonte des glaces et la réduction de la biodiversité marine.
Tu te baignes, dans ta mer. Et bien sûr, comme tu veux protéger ta peau, tu te tartines de crème solaire. Cette crème, sous ses airs de ne pas y “doucher”, est très nocive pour les milieux marins. On estime à 1 litre par seconde la quantité de crème solaire diluée dans les océans, avec un fort impact sur la disparition des coraux, entre autres. Protéger sa peau ou l’environnement, choix cornélien.
OK, c’est pas jojo tout ça. Alors on fait quoi, nous terriens, pour sauver la vie de notre mer?
Bah déjà, pour prendre soin de ta mer, il faut prendre soin de ta terre. J’enfonce un peu des portes ouvertes, mais on peut commencer par diminuer sa consommation globale (décroissance), verdir ses transports au maximum, privilégier l’alimentation locale et sans emballages. Ce sont déjà des pistes à impact, au niveau personnel. Là c’est toi, terrien, qui a quelques cartes en main. Et surtout, n’oublie pas que ton pouvoir ultime, c’est ta carte bleue. Coluche disait “Quand on pense… Qu’il suffirait que les gens n’achètent pas pour que ça se vende pas”… tu valides? 😉
Ensuite, tu peux soutenir les actions des associations qui œuvrent pour une préservation des océans, comme Sea Shepherd, Bloom, GoodPlanet… Elles sensibilisent aux rôles des océans, protègent les espèces marines et alertent sur les dérives. Trouve l’association dont les valeurs correspondent le plus aux tiennes.
Chaque individu peut aussi appuyer ou dénoncer les actions politiques, à son échelle. Si nous sommes nombreux à soutenir des principes comme la protection des habitats marins (au moins 30% de zones protégées, alors que nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 2,8%), cela aura un impact. Nous sommes aussi en droit de dénoncer les subventions des pays aux acteurs de la pêche intensive, qui menacent les ressources et déséquilibrent l’écosystème.
Tu peux également repenser ta consommation de poissons, en la réduisant et en te dirigeant vers des poissons certifiés “pêche durable”. Éviter les espèces menacées et surexploitées (⅓ des populations pêchées). Voici un guide pour t’aider.
Tu peux aussi être vigilant quant aux produits chimiques que tu utilises, dans ton quotidien. Par la voie des eaux usées, ils finiront à la flotte et dans nos océans. Lessives, savons, crèmes, médicaments… toute cette pétrochimie, on la retrouve dans la mousse qui se crée sur les plages par temps houleux. L’exemple à Biarritz fin 2019 était saisissant.
Et puis malgré tout, on observe quelques actions mises en place par les États. Même si on voudrait que ça aille plus vite, on ne peut que se réjouir des initiatives des pays, qui se réunissent et tentent d’avancer sur ces sujets (rien qu’en 2022, le “One ocean summit”, la Conférence pour les océans, ou encore voir toutes les actions répertoriées ici…).
En bref, pour protéger la vie de ta mer, il est essentiel de prendre conscience du rôle qu’elle joue dans notre écosystème et pour notre climat. Il faut ensuite cibler les dangers qui la menacent, et qui sont liés à nos modes de vie. Nous devons enfin mettre en œuvre des actions impactantes, à l’échelle personnelle et étatique, pour limiter la pollution des eaux et le réchauffement climatique.
Il est urgent d’agir tous ensemble!
Ressources :
https://unric.org/fr/oceans-en-danger-les-principales-menaces/
https://www.theseacleaners.org/fr/actualites/2022-sera-bleue-une-annee-dediee-aux-oceans/
https://www.consoglobe.com/les-5-dangers-qui-menacent-les-oceans-cg
https://planetaddict.com/8-facons-de-proteger-les-oceans/
Merci ODILE ! Ton article est super intéressant très facile à lire et pas trop culpabilisant et quand même assez flippant !
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