C’est par une belle journée de février que nous sommes allés rendre une petite visite à Nathalie Lasserre, éleveuse de bœuf et de veau en Haute-Garonne.

Là-haut sur la colline

Pour arriver chez Nathalie, il faut quitter l’autoroute qui relie Toulouse à Tarbes, au niveau de Martres-Tolosane, et s’enfoncer dans la campagne, du côté de Marignac-Laspeyres. Et puis ça grimpe un peu, juste ce qu’il faut pour arriver à une bâtisse avec vue à 180 degrés sur la chaîne des Pyrénées, enneigée. Si vous êtes toulousain, c’est un changement radical de paysage à 45 minutes de route.

Nathalie nous accueille. Nous sommes un groupe de 5 “Responsables de Ruches”, c’est-à-dire que nous mettons en relation des producteurs locaux et des consommateurs en organisant des ventes hebdomadaires : ça va de la commande sur internet  jusqu’à la distribution, dans nos “Ruches”, qui sont des marchés éphémères. Et Nathalie est justement productrice pour 3 de ces 5 responsables, et fait partie du réseau La Ruche qui dit Oui ! depuis déjà quelques années. 

Visite de l’exploitation

Je vous passe la description du bon repas et des verres qui trinquent, étape indispensable à une bonne visite d’exploitation. C’est qu’ils savent recevoir, nos producteurs ! 

Parlons plutôt des vaches. Pour les rejoindre, on grimpe encore un petit peu, et ça permet de mettre en route notre digestion. Arrivés sur les hauteurs, on découvre 2 bâtiments ouverts, et des champs tout autour. Les vaches sont là, de belles blondes… d’Aquitaine. Sous le soleil et avec ce ciel bleu, elles sont sublimes. Certaines sont dehors, d’autres sous les bâtiments, avec ou sans veau.

De mon côté, je pose des questions à Nathalie, sans trop comprendre comment le tri s’opère. Mais notre productrice, elle, maîtrise bien toutes les subtilités. La vie d’une vache, c’est fait d’étapes pendant lesquelles elles ne portent pas le même nom : veau, broutard, génisses, vaches… vêlage, sous la mère… tout un tas de paramètres qui font qu’elles se retrouvent dans cette stabulation ou dans l’autre, voire dans les prés quand il fait bon. 

En tout cas, nos blondes sont tranquilles, contentes de voir quelques bipèdes à estomacs uniques et à la digestion difficile (après le bon plat de lasagnes). On dirait même qu’elles se moquent un peu de nous.

Dans la famille Lasserre, je demande…

On commence par la fille. Justine s’occupe de l’exploitation de manière générale, qui est sous le statut de GAEC. Elle gère l’alimentation et les soins des vaches. En tout, il y a 400 têtes (donc 1600 pattes!). Un gros travail au quotidien, mais rien ne fait peur à Justine, jeune fille dynamique et efficace. Depuis petite, elle aime traîner au milieu des vaches et aider ses parents. C’est d’ailleurs une histoire de famille, les arrière-grands-parents élevaient déjà des vaches sur ces terres. 

Ensuite il y a le père, Jean-Luc. Il gère toute la partie de production : les céréales qui servent à nourrir les vaches sont toutes produites à la ferme.

Il a également en charge l’élevage des veaux, qui ont le label rouge et le label “élevés sous la mère”. 

Enfin, je vous présente la mère, Nathalie. Elle prend en charge toute la partie commercialisation et livraison.

La commercialisation : les différents circuits de distribution

Nathalie ne veut pas mettre ses bœufs dans le même panier, si je puis dire. Elle a décidé d’écouler sa production de viande pour moitié en gros, et l’autre moitié en circuits courts.

La vente en circuits courts demande beaucoup plus de temps et d’investissement. Mais elle est beaucoup mieux valorisée, tant en termes de prix qu’en transmission de la passion du métier. 

Entre autres circuits courts, Nathalie est inscrite à la Ruche qui dit Oui ! Elle livre et distribue sa viande dans une quinzaine de Ruches de Haute-Garonne. Que ce soit du bœuf ou du veau, les offres proposées sont en petits colis ou au détail, format bien pratique pour les familles qui ne souhaitent pas forcément stocker. 

Nathalie est donc souvent sur la route, mais le plaisir de discuter de sa production avec les clients, ça vaut tout l’or du monde.

Nous repartons en fin d’après-midi, après avoir pris un bon bol d’air pur, et en ayant profité de beaux paysages. Mais surtout, nous sommes reboostés et plein d’espoir, de voir qu’il existe encore des exploitations familiales avec des vaches bien traitées.

Mes petites plumes